Toute sa vie était rangée dans cette boite. Du carton pas très épais un peu bas de gamme avec plusieurs mots barrés et des étiquettes déchirées. Ma mère le portait fébrilement, toujours sur le point de vaciller. Le scotch sur les horloges et les volets fermés renforçaient notre sentiment que le temps s'était arrêté.
Il est mort noyé dans un lac. Il nageait sans surveillance dans une maison de campagne chez un de ses amis, ils ont fait un concours pour savoir qui nagerait le plus loin mais il n'avait plus de force pour faire le chemin retour une fois au milieu du grand étang. On n'apprend pas le secourisme à 7 ans, son ami a nagé le plus vite possible pour appeler ses parents mais il était déjà trop tard.
Les drames sont toujours amplifiés quand il s'agit d'un enfant. On fauche toutes les possibilités de futur, on annihile les choix, on fait une croix sur comment il aurait pu devenir, ce qu'il aurait fait dans la vie. Est-ce qu'il aurait eu une copine ? A quoi elle aurait ressemblé ? T'imagines il aurait eu des enfants ? ça aurait été bien de les voir, des enfants comme lui, purs, innocents.
On imagine pas à quel point l'univers d'un gosse est à la fois très vaste et très réduit. Vaste grâce à l'imagination, aux concours qu'on peut organiser, aux déguisements, aux histoires qui font peur, à cette naïveté charmante sur la taille du monde, l'existence de l'univers... Et en même temps réduit, parce que de tout ça, il ne reste rien. Les boites de jeux où il manque des pièces, des photos de lui déguisé en cow-boy où on le voit sourire, des bulletins scolaires moyens, un dessin à l'occasion de la fête des mères en CE1 et quelques vêtements qui paraissent si petits.
On regrette toujours les fois où on l'a empêché de regarder des dessins animés trop longtemps. Si c'était à refaire, je lui laisserais regarder tous les dessins animés du monde. Je le prendrais dans mes bras en le serrant fort et en lui disant qu'en fait il loupe pas grand chose. J'ai toujours eu envie de le voir grandir. Je me rappelle de la fois où on lui a expliqué ce que c'était la mort quand son poisson rouge a clamsé. Je pleure à chaque fois que j'y pense. Je revois ses yeux fixes et son air impuissant à remuer le poisson "pour qu'il se réveille". Je donnerais tout aujourd'hui pour que lui sorte de son sommeil, souriant, en tendant ses petits bras pour m'attraper.
Personne n'a eu le courage de rentrer dans sa putain de chambre jusqu'au déménagement. La vision de ses cahiers d'école et ses photos de classe me font le même effet qu'un énorme coup de poing au ventre que tu es obligé d'encaisser. C'est dans ces moments là que l'on réalise que la tristesse extrême renforce les gens. Etre à bout de larmes et continuer à ranger les affaires d'une personne qu'on aimait est similaire à courir un marathon sans comprendre comment on fait encore pour tenir debout. Ca forge une condition, une deuxième ossature bien plus forte que les os du corps mais aux allures de carapace.
On lui avait offert une Super Nintendo, à l'époque c'était une bonne console. La manette trainait sur la moquette à côté d'une bouteille de jus d'orange à moitié pleine que personne ne finirait jamais. Il avait juste F-Zero, Megaman et Zelda - A link to the past. Je crois que Zelda était son préféré, il aimait les histoires. Il n'avait pas fini le jeu totalement, et pendant 2 semaines au lieu d'aller en cours, je jouais à Zelda, sans jamais le finir, pour garder son état d'avancement identique afin de ne pas l'effacer complètement.
Du début à la fin, je commençais à connaitre la carte par coeur et à battre les boss de plus en plus vite. Je pleurais à chaque fois qu'il était question de mort. J'étais quand même jeune aussi et mes parents ne savaient pas vraiment comment faire pour m'aider. Les psys peuvent prescrire des choses contre la dépression ou l'anxiété, pas contre la tristesse. La différence c'est que la dépression t'appartient, tandis que tout le monde appartient à la tristesse. C'est le sentiment le naturel du monde qui nimbe un moment de fragilité. Qu'est-ce que ce serait la vie avec toi ?
Tu me manqueras toujours.
Je t'aime.
moi je pense que c’est une allégorie de l’OP et en réalité il se parle à lui-même enfin je sais pas trop si vous voyez où je veux en venir
assez mauvais
F
pas très bon
innondation lacrimale dans les chaumières.
Le lac profond du bout du village nous a encore une fois retiré une vie.
Routier aurait betonne ce lac, dans sa grande sagesse. Routier avait aussi une grande delicatesse.
La mort c’est bien.
Quand j’étais petit j’étais pas grand et je courais partout. On se faisait grave chier nos beuteus de mioches circoncis parce que super juifs les seuls du village où y’avait que des putain de cathos et on se faisait martyriser par les grands qu’avaient déjà des gueules de cirrhose alors qu’ils avaient que quinze balais et en fait la vie nous vengeait déjà mais ça on s’en rendra compte dix ans plus tard quand on les verra emmener leurs chiée de gosses de merde à l’école accompagnés de leur grosse imbaisable même par temps de pluie. En attendant on avait envie de martyriser aussi parce que la nature humaine enculé alors on torturait des tas de trucs genre des grenouilles le hamster de mon pote et puis ce qui nous tombait sous la main. Un jour on a trouvé un chien errant, un chiot tout trognon sa mère et on l’a mis dans un carton en se demandant ce qu’on pourrait lui infliger comme souffrance à ce sale fils de pute de faible avec sa vulnérabilité répugnante. On a d’abord songé à lui pisser dessus mais c’était pas assez, ça on le réservait aux putes qui prétendraient nous aimer plus tard, non il fallait un truc plus grandiose on voulait du spectacle. Alors on a eu l’idée de le balancer de l’autre côté de la barrière du vieux taré, un vioque dégénéré du village façon white trash qui fume des pneus en se branlant sur les gamines qui rentrent de l’école. Il avait un gros clebs noir qui hurlait à chaque fois qu’on passait devant le portail et tout à fait personnellement je pense qu’il devait se faire enculer par son maître entre autres choses, une autre créature épanouie comme le village en comptait tant. Alors on a tej le chiot de l’autre côté du portail mais avec nos corps de lâches pas finis on a pas réussi à le lancer assez haut et cette petite merde est tombée après avoir exécuté quelques pathétiques tractions de chien au sommet du portail. Il a du se péter un truc parce qu’après il m’a suivi jusqu’à chez moi en boitillant mais je l’ai pas laissé rentrer parce qu’il était hors de question d’avoir un chien dans une maison qui comptait déjà deux chats, un handicapé et un gosse en passe de le devenir. La prochaine fois je vous raconte comment j’ai failli crever ma salope de mère en pilant des tas de subutex dans sa marmelade d’orange mais houhihouhihou les coquins savourez vos larmes
ok c t sympa mais
tu pourras faire des retour a la ligne oci la prochaine fois ?
hate de lire
?
mais, c’est triste !! ;(