Les anges tout là-haut mataient ça d’un œil rieur, surement. Les corps eux, un à un s’effondraient, en des bruits sourds, sourds et livides. Avide, les mains derrière les fusils. Les mains qui ne tremblaient pas en arrosant de tourments. L’odeur âcre et acéré de la mort qui prend aux cœurs, de l’amour pour toujours. Cet hiver-là, l’automne est indien ; coupant comme un scalpe.
Au loin déjà, les lueurs bleutés tournantes et tonitruantes. Il faut bien supposer que nous sommes toujours préparés ; il y a des morts depuis les vivants. Une déviance depuis la norme. Et, des corps vivants et entraînés qui sortent des camions noirs bleutés, afin d’éliminer les cellules folles, de rétablir une situation normale. Encore l’odeur de mort qui sort du canon, puis des explosions et plus rien. Juste nos vie, juste le vide.
Seulement la naissance d’un vaste silence. Un silence d’une lourdeur incroyable, déchiré par des cris évoquant une détresse irréelle. La mort n’est pas encore partie. Elle doit prendre encore les presque morts. Et chacun ce soir-là était mortifié. A vide derrière des écrans plats. De vagues émotions voyagent dans les fibres et cuivres. Certains cris portent plus loin que d’autres. A croire qu’il existe un marché de détresse.
Une odeur. Et, l’ombre des dresseurs de nébuleuses et de pelouses se rappelle à nous, via un effluve de fioul. Il y a donc un dieu tueur de Léviathan . Un dieu de poussière, que nous regardons de marbre de par une illusion monétaire.
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pour Déstructuré (vlv)