[+18] CONCOURS BODYBUILDEUR

 

 

 

 

 

 

 

Le But du jeu est de devenir comme moi.

Dans +18, Concours, Créas perso. Là t'as le permalien.

Un com pour CONCOURS BODYBUILDEUR

  1. lco dit :

    fo fer koi ?

  2. (o_0) dit :

    Faut faire du culturisme.

  3. Mr.Hankey dit :

    Ben j’en fais tout les jours.
    De la masturbation.

  4. Ne fait que passer dit :

    Faut s’introduire des comprimés anabolisants dans le rectum

  5. /!JEU CONCOURS/! dit :

    La règle est de rassembler plein d’images AVANT/APRÈS

  6. La fouine dit :

    Je m’interrogeais benoîtement vendredi dernier sur le fait d’être juif. Et de savoir si le Juif existait vraiment, hors du regard des racistes qui, eux, savent instinctivement ce qu’est un Juif. Je suspectais aussi qu’il y avait quantité de façons de se sentir juif, peut-être autant qu’il y a de Juifs qui s’affirment comme tels. Mais le Juif existe-t-il ? Le Juif n’est-il pas une fiction ? Comment peut-on être et exister sans avoir de définition précise ? Le Juif n’est-il pas une image façonnée par une histoire de persécutions et d’ostracismes ? Le Juif n’est-il pas une figure de circonstance créée par des actions extérieures au judaïsme ? Plus je creusais la question, plus je me rendais compte qu’il y a comme un mystère à être juif.

    Le Juif n’est pas une race, pas vraiment un peuple, pas une religion pour tous, pas une culture unique. Le Juif se définit comme l’objet d’interdits, comme bouc-émissaire, comme victime, il existe par rapport à des actes exogènes constructeurs d’une identité “en négatif”.

    Si quelqu’un se définit à moi comme juif, je ne sais rien de lui. Je dois lui demander quel est son pays, quelle est sa langue, quelle est son histoire, son héritage, si sa culture est d’inspiration ashkenaze, sépharade, ou autre encore, s’il est croyant ou pas, quel est son rapport à sa judéité, etc. Car, comme je l’ai expliqué dans mon précédent billet, Juif ne veut pas dire grand chose. Seul l’antisémite ne doute pas un instant.

    On reconnaît effectivement l’antisémite au fait qu’il porte des jugements généraux (et négatifs) sur les Juifs. Ainsi, Dieudonné fait de l’antisémitisme quand il dit qu’ils sont partout, qu’ils contrôlent les médias et l’industrie du spectacle. (Mais qui peut douter maintenant du fait que Dieudonné soit un raciste ?) Jean d’Ormesson était aussi antisémite lorsqu’il parlait de Mitterrand et du “lobby juif”.

    Je me suis donc documenté un peu sur la question, et j’ai rapidement découvert que ce qu’on nomme “l’être-juif” est un sujet qui a maintes fois déjà été traité, qu’il n’y pas de réponse simple, et que cela traverse les œuvres de tous les intellectuels juifs qui se penchent sur la judéité. L’identité juive est multiforme, insaisissable, absconse. Il existe même un Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Identité Juive. L’identité juive est un objet de recherches et de questionnements.

    Le seul livre dont je dispose à la maison sur le sujet est le court essai de Jean-Paul Sartre, publié en 1946, Réflexions sur la question juive. Cet ouvrage a fait l’objet de critiques vives, de la part de certains intellectuels, car Sartre n’y parle que très peu du génocide. Cependant, c’est une description lumineuse des ferments et du fonctionnement de l’antisémitisme, et le livre a eu en son époque un impact énorme dans le monde des idées.

    Sartre y écrit :

    “Le Juif est un homme que les autres hommes tiennent pour Juif : voilà la vérité simple d’où il faut partir. En ce sens, le démocrate a raison contre l’antisémite : c’est l’antisémite qui fait le Juif.”

    Voilà donc la fameuse question juive. Vendredi dernier, je croyais tenir un début de pensée originale, et je découvre aujourd’hui que tout avait déjà été écrit en 1946… Comme M. Jourdain faisait de la prose, je faisais du Sartre sans le savoir, en affirmant que la judaité n’avait pas de véritable existence et que seul le raciste faisait le Juif.

    Mais si cette “vérité simple” demeure en partie — elle est d’ailleurs toujours indispensable dans le décryptage de l’antisémitisme — elle ne répond pas à la question de l’identité juive, car, il y a quand même la réalité de millions de gens qui se sentent juifs, qui se réclament d’un héritage, d’une culture et de valeurs juives.

    Alors, qu’est-ce qu’être juif aujourd’hui ?

    J’ai cherché, cherché, et… je n’ai pas trouvé de réponses gravées dans le marbre. Je suis même souvent tombé sur des Juifs qui s’engueulaient…

    La seule chose, c’est que l’être-juif est un héritage. Mais une filiation pas toujours simple quand la religion s’en mêle :

    Allez voir un rabbin et posez-lui quelques questions prosaïques. Par exemple : « Est-ce qu’un enfant né d’un père juif et d’une mère non juive est juif ? » Ou bien : « Un juif non croyant cesse-t-il d’être juif ? » Ou encore : « Un mariage mixte entre juif et goy est-il possible ? » « Et une conversion au judaïsme en vue d’un mariage ? » Vous verrez alors que chaque rabbin aura sa réponse, qu’un autre rabbin pourra tenir pour nulle. C’est ainsi : des libéraux aux orthodoxes et jusqu’aux Loubavitch, les rabbins font leur loi et lisent, chacun à sa manière, le Livre.

    Qu’est-ce qu’être juif ? Une affaire de filiation (par la mère), de religion, de mémoire (à la Shoah), de solidarité (avec Israël) ? Dieu seul – et encore ! – reconnaîtra les siens. Les hommes, eux, se dépatouillent, les uns, religieux, avec les rabbins de leur goût, les autres, laïques, avec leur histoire.

    [Michel Richard.]

    Dans tout ce que j’ai lu, la réponse qui m’a le plus touché est celle apportée par Marek Halter, l’écrivain d’origine polonaise : “On ne naît pas juif, on le devient”.

    Disons d’abord que beaucoup de Juifs sont restés juifs parce qu’il ne voulaient pas, comme Bergson, par exemple, abandonner leur communauté au moment où elle était menacée. Je le comprends, bien sûr, mais je rejette pourtant ce mode d’appartenance purement négatif, parce que lié seulement à l’antisémitisme. La haine que les nazis éprouvaient pour moi est leur problème, à la limite ce n’est en aucun cas le mien, sinon indirectement bien sûr… D’autre part, je ne suis pas religieux, je suis un laïque, et ce n’est donc pas le fait d’avoir maintenu les rites de mes ancêtres qui m’a préservé en tant que juif. Mon identité profonde ne tient en ce sens ni aux persécutions ni à une foi commune…

    (…) En un sens, sans doute, on naît juif. C’est évidemment, dans un premier temps, un héritage qu’on ne peut nier, même si on le voulait. Mon ami Jean-Marie Lustiger lui-même ne peut faire abstraction du fait que ses parents étaient juifs, que ses grands-parents étaient juifs et que sa mère est morte à Auschwitz, c’est clair ! On fait avec. Mais, tout en sachant cela, il peut expliquer comment il a rejoint ceux qui croient au Christ, comment il a conservé cette liberté fondamentale de choisir, sans renier. Avant d’arriver en France, j’étais juif de naissance, puis, à un moment donné, j’ai choisi, et j’ai mis presque quarante ans à expliciter ce choix. [Entretien avec Marek Halter.]

    Choix que Marek Halter précisera de belle façon dans un entretien publié dans le magazine Historia :

    Oui, bien sûr. Je suis né juif, mais je ne suis pas responsable de ma naissance. Adulte, je pouvais choisir un autre chemin que celui de mes ancêtres. C’est ce qu’ont fait, par exemple, le cardinal Jean-Marie Lustiger ou soeur Emmanuelle. Moi, je me suis choisi juif parce que j’ai trouvé dans le judaïsme et dans sa mémoire une tradition qui m’émeut et des valeurs qui me nourrissent. [Réf.]

    Mais le choix a ses limites. Il n’est pas donné à tous. Je me serais bien vu crier dans les rues de 68 : “Nous sommes tous des Juifs allemands!” après que Georges Marchais eut traité avec mépris Daniel Cohn-Bendit de Juif allemand. J’aurais bien voulu, moi aussi, être juif. J’étais déjà homo, cela aurait encore ajouté à ma panoplie de victime désignée.

    Mais, non, je n’ai pas le choix d’être juif. Au lycée, mes amis s’appelaient Lévy, Taïeb, Cohen, Azoulay, Sarfatti, Habib, Aboulker, Benhamou, Haddad, Touboul… Ils avaient quelque chose que je n’avais pas (mais, j’avais quelque chose qu’ils n’avaient plus, si vous voyez où mon regard porte). Et c’est dans la cour de ce même lycée que j’ai découvert, un jour, que j’étais frappé d’une infamie indélébile (puisqu’on me l’avait lancé sur le ton de l’insulte) : j’étais goy. Et étant goy, il y avait forcément des choses qui échapperaient à ma compréhension, un ineffable dont je serai toujours l’étranger. Et le tragique, c’était que j’étais totalement impuissant contre mon état de goy, parce que j’étais goy comme eux étaient juifs. Je n’avais pas le choix et je le ressentais comme une blessure d’amour-propre, comme un rejet injuste dans une différence dont je n’avais pas conscience jusqu’à ce jour. (I’m a goy gay guy!)

    Alors, j’ai redoublé d’efforts, et je suis devenu un Sisyphe de la dégoyïfication. Je ne me suis épargné aucune circoncision, aucune bar-mitzvah de mes camarades, aucune invitation à la synagogue ne fut écartée, je lisais juif, de Marcel Proust à Romain Gary, en passant par Albert Cohen et Kafka, je mangeais juif, mais… rien ne se passait. Je restais goy, et j’en conçu, outre de la tristesse, du ressentiment. Pire, je crois même que j’ai basculé dans le discours pro-palestinien à outrance lors de mon adolescence pour me venger de ma goyitude. Faut dire que la provo facile, ça marchait à merveille avec mes camarades… Mais je m’égare. Car si je rajoute la question goy à la question juive, je sens que je ne vais pas m’en sortir.

    Suite à la lecture de mon premier article sur le sujet, Daniel Glazman me laisse un indice sibyllin : “celui qui dit, celui qui est”.

    J’y vois le pouvoir des mots, et le pouvoir du choix, de la décision. Donc, sans doute une approche à la Marek Halter. Le libre-arbitre d’être-juif. J’attend son éclairage avec impatience.

    Et si finalement on était juif comme moi je suis breton, une affaire de filiation, d’héritage, de patrimoine, de cœur. Un truc qui vous tombe dessus au berceau. On a pas le choix au départ, mais après, on en fait ce qu’on en veut. (Même si je n’échapperai jamais, lorsque j’annonce mon nom, à la question “vous êtes breton ?”.) être juif peut n’être qu’un patronyme, certes parfois lourd à porter dans certaines circonstances, mais rien de plus.

    D’ailleurs, c’est encore Marek Halter qui nous dit “être juif, c’est enfin appartenir à un groupe culturel qui se reconnaît dans une mémoire collective. Comme les Bretons, les Alsaciens ou les Occitans.” [Réf.]

    Et peut être n’y a-t-il pas de question juive, mais que chaque Juif à sa question juive. À chacun d’y répondre. Même si chacun n’a pas forcément cette liberté de conscience.

    En vrac, des citations qui ont retenu mon attention en écrivant ce billet :

    Loin d’être immuable, intemporelle, l’identité juive s’est nourrie ainsi des cultures qu’elle a traversées. On est toujours « juif de quelque part », soulignent Benbassa et Attias. Même la religion a varié, selon les lieux et les époques ! Réhabilitant le chatoiement de la diaspora par rapport au puritanisme sioniste, et une certaine joie de vivre méditerranéenne face au tragique ashkénaze, le couple d’historiens refuse absolument d’enfermer l’identité juive dans une équation simpliste : identification à Israël (pays qui, affirment-ils, n’a que peu à voir avec les images pieuses qu’en ont les juifs français) plus religion de la Shoah. (…) Un culte dont, paradoxalement, les desservants les plus zélés sont souvent des séfarades, qui n’ont pas traversé l’épreuve du génocide mais ont acquis ainsi leurs lettres de noblesse en judaïsme, ou bien des non-juifs, dévorés par la culpabilité.
    Marchant sur les traces d’Alain Finkielkraut (auteur du « Juif imaginaire ») autant que de Norman G. Finkelstein (« L’industrie de l’Holocauste »), Benbassa et Attias soupçonnent cette « mémoire » omniprésente de combler, chez leurs coreligionnaires, un vide identitaire. Elle marque, selon eux, une complaisance dans la victimisation. Elle favoriserait enfin des instrumentalisations à des fins politiques ou privées (même si, sur ce point, Esther Benbassa se montre moins véhémente que dans une tribune qu’elle a publiée l’an dernier dans Libération). Or le judaïsme vaut infiniment mieux que ce « ressassement » quelque peu mortifère : il doit (re)devenir ce qu’il est, fécondité de l’exil, conscience de l’autre, sens aigu de l’universel, célébration de la vie. « On peut être juif sans les antisémites ! » résume Esther Benbassa, prenant Sartre à contre-pied. « Surtout que les antisémites nous obligent à être juifs d’une manière peu intéressante ! » renchérit Jean-Christophe Attias. [François Dufay, Les juifs ont-ils un avenir ?]

    De là l’idée que la judaïté ne tiendrait ni à la confession religieuse, ni à cette pseudo-appartenance biologique à une « race » introuvable, pas davantage à une citoyenneté politique, ni à une histoire de la haine et des persécutions, mais au maintien, tout à la fois hérité et volontaire, par les différentes communautés qui se sont dispersées de par le monde, d’une certaine tradition culturelle centrée sur une civilisation du Livre. C’est là, par exemple, le point de vue développé par Marek Halter. C’est en ce sens qu’il peut déclarer « se choisir » juif… après être né juif. On objectera bien sûr que ce choix opéré après coup n’est pas tout à fait libre, qu’il laisse ouverte la question de savoir ce que signifie « naître juif », avoir des « parents juifs », porter un « nom juif », etc. Et c’est là, sans doute, que Sartre marque un point. Car c’est évidemment d’Histoire qu’il s’agit, et non de biologie, de tradition et non de nature, d’héritage invisible et non de transmission charnelle. En quoi, d’ailleurs, la judaïté entre aujourd’hui dans le lot commun : notre appartenance nationale elle-même, cela qui nous fait être citoyens d’une République française, n’est pas d’une autre nature : un composé mixte de passé et de choix, de patrimoine imposé et de décision libre. [Luc Ferry.]

    Certes, les Juifs assument-ils une certaine différence mais celle-ci n’est pas du même ordre que celle des Musulmans : ils sont un élément constitutif, structurel d’un grand nombre de sociétés ; pour faire image, les Juifs font partie de l’organicité du monde, ils en sont un rouage essentiel, et ils ont également joué un rôle essentiel dans le monde arabe. Il est vrai que les choses ont évolué au XXe siècle de telle sorte que d’autres grilles y trouvent une certaine vraisemblance : rassemblement de Juifs en Israël (Alya), forte immigration juive, quasi-absence des Juifs dans le monde arabe, expulsions, exterminations (Shoa), tout cela fausse les perspectives. D’où les tentations, comme chez Esther Benbassa, de rapprocher judéité et arabité en mettant l’accent sur des facteurs contingents. Or, tant que le monde arabe n’aura pas compris que les Juifs peuvent s’assimiler dans tout pays et vivre selon les valeurs de tout pays, qu’ils ne sont ni à la solde d’Israël, ni même prisonniers d’une pratique religieuse, tout en étant conscients d’être une population distincte par sa fonction, par son rôle, au service des sociétés au sein desquelles ils s’inscrivent, il ne pourra y avoir que méfiance envers eux. On le voit bien avec l’affaire des implantations juives en Palestine : pourquoi ces Juifs installés dans cette région ne pourraient-ils y rester, dans un autre cadre que celui qui était le leur auparavant ? [Jacques Halbronn.]

    Au lieu de pleurer sur celui qui refuse à l’âge de 14 ans de jamais remettre les pieds dans une synagogue, au lieu de gémir sur celui qui a tourné le dos à la Saga de son peuple, versez des larmes sur vous-mêmes, créatures pathétiques – qu’attendez-vous – toujours à sucer, sucer ces aigres raisins de la religion ! Juifs, juifs, juifs, juifs, juifs ! Elle me sort déjà des oreilles, la Saga douloureuse des juifs ! Rends-moi un service, mon peuple, et ton douloureux héritage, fous-le-toi dans ton cul douloureux – Il se trouve que je suis également un être humain ! [Philip Roth, Portnoy et son complexe.]

    Je suis un juif ! Un juif n’a-t-il pas des yeux ? Un juif n’a-t-il pas des mains, des organes, des proportions, des sens, des affections, des passions? N’est-il pas nourri de la même nourriture, blessé des mêmes armes, sujet aux mêmes maladies, guéri par les mêmes moyens, échauffé et refroidi par le même été et le même hiver qu’un chrétien ? Si vous nous piquez, est-ce que nous ne saignons pas? Si vous nous chatouillez, est-ce que nous ne rions pas ? Si vous nous empoisonnez, est-ce que nous ne mourrons pas ? [William Shakespeare, Le marchand de Venise.]

    Juif français, né en France d’une longue suite d’aïeux français, ne parlant que la langue de mon pays, nourri principalement de sa culture, m’étant refusé à la quitter à l’heure même où je courais le plus de dangers, je participe cependant de toute mon âme à l’effort admirable – miraculeusement transporté du plan du rêve au plan de la réalité historique – qui assure désormais une patrie digne, égale et libre à tous les juifs qui n’ont pas eu comme moi la bonne fortune de la trouver dans leur pays natal. [Léon Blum, Lettre au président israélien Chaïm Weizmann.]

    “Les juifs sont le thermomètre d’humanité de l’humanité”. Franz Kafka.

    Moi je crois que les juifs sont des gens comme les autres, mais il ne faut pas leur en vouloir. [Romain Gary, La vie devant soi.]

    “God does not exist and we are his chosen people.” Woody Allen.

  7. Bernard le Connard dit :

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