Nous étions tous entassés dans cette grande pièce. Les efforts investis pour rendre cet endroit accueillant étaient énormes, mais insuffisants pour mettre véritablement à l'aise les personnes qui s'y trouvaient.
Comment être à l'aise quand on va peut-être être choisi par ses potentiels futurs parents adoptifs ? Comment être à l'aise quand on choisissait son enfant ? Sera-t-il le bon ? Y'avait-il de meilleurs choix ? Cette grande pièce, la plus grande de l'orphelinat devait représenter pour nous une issue de secours, une voie vers l'extérieur, le monde. Je ne saurais expliquer pourquoi cette voie nous effrayait tout autant que les murs de cette institution. Peut-être était-ce la seule chose que nous connaissions à l'époque.

"Peut-être lui non ? Qu'est-ce que tu en penses chérie ?"
"Non, trop pâle..."

Nous étions des morceaux de viande sous cellophane dans un rayon boucherie de supermarché. Certains "parents" nous agrippaient parfois le bras, vérifiaient que nous avions des muscles ou jaugeaient notre carrure. Ils n'engageaient que très rarement la conversation.

Je pèse mes mots en affirmant que l'orphelinat était un enfer. La honte, la peur et le sentiment d'être sale flottaient et faisait partie de l'atmosphère. L'air que nous respirions était chargé de ce qu'émanait cet endroit, une noirceur perceptible, à peine dissimulée sous les dessins aux tons pastels accrochés depuis beaucoup trop d'années sur les murs à l'accueil. Nous avions tous, malgré tout, l'envie d'être choisis. Le désespoir était toujours plus grand au fil des années.



Toutes les semaines, le surveillant inspectait les lits et s'adonnait à toutes sortes de rabaissements, moraux et physiques. Il ne pouvait pas s'empêcher de nous rappeler que nous n'avions pas étés abandonnés sans raison. Tout a une raison, tout est explicable. Rien n'arrive par hasard. Si nous nous étions retrouvés dans cette institution, nous l'avions mérité malgré nous. Ces mots avaient un impact considérable sur les enfants que nous étions. Ils ne pouvaient pas être remis en cause, aucun verrou mental ne peut fonctionner sur un enfant dans ces conditions de vie. Nous ne méritions rien. Pas même les vêtements que nous portions, pas même les draps dans lesquels nous transpirions de peur chaque soir.

Ce surveillant avait un rituel. Il ôtait sa casquette et passait lentement devant chacun de nous, debout en rangée devant notre lit. Puis il choisissait un lit au hasard et lançait sa casquette en dessous. Si celle-ci était poussiéreuse en sortant de l'autre côté du lit, il s'approchait un sourire niais et écrivait le mot "sale" sur le front. Plus tard dans la nuit, pendant que tout le monde faisait semblant de dormir, des grands pas très lents déambulaient dans le dortoir, faiblement éclairés par une petite lampe torche et s'arrêtaient devant le lit de l'enfant sale. Puis, toute la nuit durant nous pouvions entendre des cris d'enfant assez sourds, comme s'ils provenaient du sous-sol. Cela pouvait durer des heures.

Personne n'osait parler de ce qui se passait réellement. Les rares fois où nous pouvions communiquer entre nous étaient automatiquement sanctionnées par un "rationnement" nutritif. Un terme agréable qui signifiait que nous ne mangions pas. L'infirmière fermait les yeux. La directrice fermait les yeux. Tout semblait nous faire croire que la situation était en réalité normale. Quels repères pouvions-nous avoir pour nous rendre compte de la cruauté que nous vivions ?

Un soir, je fus cet enfant sale. Je sentis le marqueur froid avec cette forte odeur de feutre se poser sur mon front et je tremblais à l'idée de subir les sévices du surveillant. j'avais une telle envie de m'enfoncer dans le sol que mes jambes ne répondaient plus. Mon corps était pris d'une frénésie de tremblements que je ne pus contrôler. Si la peur pouvait être représentée par pallier allant de 1 à 10 comme pour quantifier la douleur, ma peur était forcément au dernier seuil humainement atteignable. La nuit tombée, le surveillant m'a donc emmené dans un sous-sol humide éclairé par une petite ampoule pendue au bout d'un fil. Il me dit alors qu'il fallait faire absolument tout ce qu'on me demanderait, sinon je me retrouverais comme ces enfants au fond de la pièce. Il passa le rayon de sa lampe torche dans un coin et laissait apparaitre plusieurs ossements, parfois en morceaux, parfois intacts. La vision de ces squelettes m'a complètement déconnecté de la réalité. Je n'ai jamais su si c'était de l'auto-défense psychique ou si je délirais simplement, mais je me suis mis à voir des choses qui n'étaient pas réelles. J'ai vu le surveillant se déformer, son corps s'allonger et se vider en même temps. Il me dit alors qu'il pouvait faire ce qu'il voulait de mon corps. J'étais terrifié et à bout de larmes. Puis je me suis mis à léviter dans les airs, mes pieds ne touchaient plus le sol et mon corps tournait sur lui-même. Je criais à plein poumons, mais une force s'était emparée de moi. Quelque chose de terriblement puissant était à l'oeuvre, et mon instinct savait que cette chose était malveillante, que c'était peut-être même la malveillance incarnée. Elle se propageait comme un feu noir, sans fumée, alimenté par un vent tourbillonnant autour de moi.

Un bruit électrique couvrait un sifflement métallique, et une voix rauque assourdissante détonna dans la pièce et dit calmement : "tu es à moi"

Mon corps se déchira alors dans les airs en deux parties. Aucun sang ne coula. Rien ne semblait réel, mais la douleur et la peur étaient maintenant à des degrés tellement avancés que j'en perdis connaissance. L'instant d'après, mon âme était alors piégée dans une sorte de grande toile, à côté d'autres âmes emmaillotées. Aucune émotion, pas de peur, pas de tristesse. Une fois piégé dans cet endroit, tout était immobile. A quoi vont servir toutes ces âmes piégées ? Existe-t-il un monstre qui les dévorent ? Comment expliquer ma disparition à l'orphelinat ? Toutes ces questions resteront à jamais en suspend, car c'était le dernier épisode de cette série et que je suis bien trop bourré pour finir ce texte, lol



Classique mais tl;dr des familles
T’es frustrant.
c choet
surtou le paçage ou le surveillan sétire et se vide mdrrrrrrrrr
C’est bien j’aime bien. J’ai envie d’écrire une histoire aussi maintenant.
C’est fait pour
lool
Bonjour, j’aimerais acheter les droits pour en ffaire un film et toucher un max de pognon………… sa vous dérangerais si genre l’enfant est noir? pck depuis get out en fait le noir est de nouveau a la mode lmao
Ca partait bien. Très bien. On attend la suite, dès que t’auras débourré.
JE ne serai plus jamais sobre, dsl :/
Haha ! mon cul, oui ! T’es même pas dsl.
Une bien belle histoire, j’aimerais te sucer la bite deeplake
Ce qu’il s’est vraiment passé
Je l’ai oublié ce n’est que du passé
Je crois que je suis guéri, que je suis soigné
Je n’ai plus de souvenirs, je ne suis plus hanté
Capable du pire, capable d’enfanter
Je pourrais en rire, je pourrais en mordre
Je pourris en dedans, je pourris en dehors
Mais que sont tous ces morts ?
Mes amis, mes compagnons, mes collègues
Qui dans l’oubli me lèguent
Leurs pires souvenirs, leurs pires mémoires
Je git dans le noir
Je vis, je le crois
Je l’ai cru
Surveillant m’a vaincu
Sur d’être grand j’ai rompu
Et son gland j’ai séçu
« Je git dans le noir »
Ohaï !
🙂
MORNE MORNE MORNE MORNE MORNE MORNE MORNE MORNE MORNE FAITES PAS JOR ZETES EN VACANCES FAITES PAS GENRE LEPAVE SOMBRE LEPAVE GRAS LEPAVE VIDE CHIBRE SANS FIBRES
ça fait un peu 4 ans qu’on est en vacances…